dimanche 29 avril 2007

Perspectives
Les œuvres d’Eric Vassal sont silencieuses et raffinés : elle s’équilibrent dans un savant jeu de déséquilibre suggéré. Les décentrages sont nuancés et participent d’un ordre supérieur, non plus de l’ordre du statique, mais de l’ordre de l’animé. Les constructions se déplient en un savant jeu de perspectives avec l’architecture. L’artiste se joue des dimensions, faisant s’interpénétrer formes, évidements et surfaces planes, il déjoue le sens de la lecture.

Les couleurs et les formes s’équilibrent, elles sont organisées par relation, réciprocité ou opposition, créant une composition, où l’équilibre des forces dynamiques est maîtrisé avec grande intelligence. L’artiste privilégie une gamme chromatique délibérément succincte, bleue, rouge, noire, jaune…
Son travail s’organise en deux temps, une phase intuitive où il dessine des esquisses, puis une seconde phase où il réalise le tracé définitif à la mine graphite ou à la craie blanche.
A l’aide de gouges de sculpteur, il incise le bois, les aplats successifs de couleur sont posés à main levée pour obtenir des formes nettes. Il travaille au compas, au tire-ligne et par système de caches.
Les œuvres évoluent dans l’espace à trois dimensions, visibles sous divers angles, elles découpent et structurent l’espace architectural, un espace à l’échelle humaine ou monumentale.

Il faut souligner les éléments propres à la culture et à l’histoire de l’art moderne et de l’art contemporain que jouent et déjouent les œuvres d’Eric Vassal. Mais il faut aussi, par la même occasion retenir que ses œuvres ne sont en aucune façon réductibles aux divers mouvements et attitudes qui caractérisent cette histoire. Il est important de remarquer que c’est justement de cette façon que les œuvres de l’artiste se constituent dans leur contemporanéité, dans leur temps, dans leur singularité.

Ambline Desroseaux

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